Dans le cadre des Journées franco-ontariennes 2016 se tiendra une matinée agrémentée de conférences sur l’Ontario français, pour vous faire découvrir certains de ses aspects. La garantie d’une belle expérience!
La Matinée-conférences sur l’Ontario français 2016 se tiendra le lundi 26 septembre 2016, de 9 h 30 à 14 h, à la salle 509 du pavillon Hamelin de l’Université d’Ottawa. Voici la programmation :
- 9 h 30 Accueil
- 9 h 40 Allocution de bienvenue
- 10 h Diego Elizondo
- Présentation des tendances du patrimoine bâti et de l’architecture scolaire en Ontario français (1852‑2016).
- 10 h 30 Michel Prévost – Conférencier invité
- Présentation de l’École normale de l’Université d’Ottawa, qui a formé de 1927 à 1969 des milliers d’enseignantes et d’enseignants de l’Ontario français.
- 11 h Brigitte Murray
- Présentation du père René Lamoureux, o.m.i, fondateur de l’École normale de l’Université d’Ottawa et grand pédagogue franco-ontarien.
- 11 h 30 Dîner
- 12 h 15 Michel Prévost – Conférencier invité
- Présentation des Archives de l’Université d’Ottawa, qui préservent la mémoire et les trésors de la plus importante et ancienne université bilingue de l’Amérique du Nord.
- 12 h 45 Camylle Gauthier-Trépanier
- Présentation des rites initiatiques dans la littérature jeunesse franco-ontarienne.
- 13 h 15 Geneviève Bouchard
- Présentation des espaces dédiés à la création littéraire, plus particulièrement à la poésie en Ontario français.
- 13 h 45 Tirage de prix de présence
- 13 h 55 Mot de clôture
Toute la population est invitée à assister à la Matinée-conférences sur l’Ontario français 2016. Un déjeuner et un dîner seront également offerts. L’évènement est gratuit.
Les personnes intéressées à y assister sont invitées à s’y inscrire en faisant parvenir un courriel à l’adresse suivante : Ontariofrancais2016@gmail.com.
Voici la biographie des conférencières et des conférenciers ainsi que le résumé de leur communication :
Diego Elizondo est étudiant à la maîtrise en histoire à l’Université d’Ottawa. Il a obtenu un baccalauréat bidisciplinaire en histoire et science politique à cette même institution en 2015. Membre fondateur de la Société franco-ontarienne du patrimoine et de l’histoire d’Orléans (SFOPHO) en 2011, il fait des recherches, publie des articles, prononce des conférences et anime des visites guidées sur l’histoire franco-ontarienne depuis l’âge de 16 ans. Natif de Cumberland (Ontario), il publie mensuellement des lettres ouvertes sur l’actualité dans le quotidien LeDroit et est blogueur au Groupe Média TFO depuis septembre 2016.
Tendances du patrimoine bâti et de l’architecture scolaire en Ontario français (1852‑2016)
La place centrale qu’occupe l’école pour assurer la pérennité de l’Ontario français n’est plus à démontrer. Or, si la question scolaire a été maintes fois étudiée sous ses angles historiques, pédagogiques, sociologiques et légaux, très rares sont les études qui portent sur le patrimoine bâti et l’architecture des établissements scolaires en Ontario français. Cette communication portera sur les grandes tendances temporelles du patrimoine bâti et de l’architecture scolaire en Ontario français dans les régions d’Ottawa, d’Orléans et de Prescott-Russell du XIXe siècle à aujourd’hui. Seront notamment définis, dans leur contexte historique et par leurs principales caractéristiques, l’architecture de type néoroman richardsonien, baroque, Second Empire, Beaux-Arts, Style Prairie, Art Déco, moderniste, fonctionnaliste, expressionniste, brutaliste, « pragmatiste/briquiste », postmoderniste et « rectanguliste ». Quelques grandes figures emblématiques de l’architecture franco-ontarienne du XXe siècle seront présentées, en particulier Félix Maral Hamel, Francis C. Sullivan, Lucien Leblanc, Jean-Serge LeFort, Auguste Martineau, Roger Thibault, René Richard, Louis J. Lapierre, Paul Schoeler, Edward J. Cuhaci, Pierre‑Yves Séguin et Sébastien Racine. S’appuyant sur des recherches effectuées depuis 2010, cette conférence présentera en outre en cas de figures les plus saisissants des bâtiments scolaires franco-ontariens, de l’école élémentaire au réseau postsecondaire (tels que l’école Guigues, les écoles secondaires De La Salle, Charlebois, Garneau et Gisèle‑Lalonde ainsi que l’École normale de l’Université d’Ottawa), afin de tenter de dégager une compréhension et une définition de ce qu’est vraiment le patrimoine bâti et architectural scolaire de l’Ontario français. Des cas actuels de tentative de sauvegarde de ce riche patrimoine trop souvent oublié seront également abordés.
Michel Prévost est l’archiviste en chef de l’Université d’Ottawa depuis 1990 et le président de la Société d’histoire de l’Outaouais depuis 1997. Il détient une maîtrise en histoire de l’Université d’Ottawa. Il s’engage, depuis près de 40 ans, à la préservation et à la mise valeur du patrimoine archivistique, historique et bâti de la région de la capitale, de l’Outaouais et de l’Est ontarien. Par les nombreuses chroniques dans les médias, publications, conférences et visites guidées, il ne cesse de sensibiliser la population à l’importance de l’histoire et du patrimoine, particulièrement les Franco-Ontariens. Il a reçu plusieurs marques de reconnaissance pour son dévouement, notamment le Prix d’excellence du patrimoine de la Ville d’Ottawa et de la Ville de Gatineau, le Prix du patrimoine Roger Bernard, l’Ordre de la Francophonie de Prescott et Russell et le Prix du recteur pour services rendus à l’Université d’Ottawa par les relations médiatiques et communautaires. En 2004, il a été choisi Personnalité de l’année dans la catégorie arts et culture par Radio‑Canada et le journal Le Droit et a reçu en 2007 le Prix du bénévolat Honorius-Provost de la Fédération des sociétés d’histoire du Québec. En 2013, il été récipiendaire du Prix Richelieu Fondateur Albert‑Boyer. Le Réseau du patrimoine franco‑ontarien a créé un prix qui porte son nom. De plus, on trouve à l’Université d’Ottawa la Bourse Michel‑Prévost en histoire régionale. En 2015, l’Université Saint-Paul lui a décerné un doctorat honorifique pour souligner son engagement exceptionnel dans le domaine du patrimoine.
Survol historique de l’École normale de l’Université d’Ottawa (1927-1969)
Cette communication vise à retracer l’histoire de l’École normale de l’Université d’Ottawa, de 1927 à 1969, et à démontrer qu’il y a un lien très étroit entre cette école de formation des enseignants et les droits scolaires des Franco-Ontariens. Ainsi, en 1923, répondant aux appels de l’Association canadienne-française d’éducation de l’Ontario pendant la crise scolaire provoquée par le Règlement XVII, qui refuse aux Franco-Ontariens le droit d’utiliser le français dans les écoles ontariennes au-delà des deux premières années de l’élémentaire, l’Université d’Ottawa crée une École de pédagogie. En 1927, le Département de l’éducation de l’Ontario reconnaît l’École de pédagogie en l’intégrant à son système d’écoles normales provinciales. Nous verrons qu’il y a encore un lien entre cette ouverture et le Règlement XVII. En 1967, en s’inspirant d’une recommandation du Rapport Mcleod sur les transferts des écoles normales provinciales aux universités, on demande au gouvernement ontarien de transférer l’École normale à l’Université d’Ottawa. Deux ans plus tard, on intègre l’École normale à la Faculté d’éducation. Encore une fois, il y a un lien avec les droits scolaires des Franco-Ontariens, qui obtiennent enfin leurs écoles secondaires publiques.
À la découverte des Archives de l’Université d’Ottawa
Cette communication vise à faire connaître les Archives de l’Université d’Ottawa qui recueillent, traitent et diffusent un patrimoine archivistique d’une valeur inestimable pour l’histoire de l’éducation supérieure en Ontario français. En effet, notre centre d’archives conserve précieusement des documents sur tous les supports qui témoignent de la présence francophone depuis la fondation du Collège de Bytown en 1848 par Mgr Joseph-Bruno Guigues, o.m.i., premier évêque catholique d’Ottawa. Notre présentation mettra l’accent sur les fonds qui témoignent de la présence franco-ontarienne à l’Université d’Ottawa notamment les Fonds de la Société des débats français, du journal La Rotonde, de la Comédie des deux rives et de la Ligue d’improvisation, La LIEU. Par ailleurs, nous apporterons quelques documents et trésors qui témoignent de la présence française sur le campus dont les clés du Collège de Bytown, de 1848, le plus ancien document en français en 1876, la première revue étudiante de langue française à l’Université en 1900 et le Règlement sur le bilinguisme de 1974. Enfin, nous rappellerons que ce patrimoine est accessible à tous et nous présenterons divers services offerts à la communauté francophone comme des visites guidées et des expositions temporaires.
Brigitte Murray est titulaire d’une maîtrise en éducation (M. A.) de l’Université d’Ottawa. Sa thèse s’intitule Le rapport à l’écrit en français et en anglais d’étudiants francophones universitaires issus d’un milieu francophone minoritaire. Ses champs d’intérêt sont la littératie, la didactique des langues, le français écrit en langue première et en langue seconde, le processus d’écriture et le rapport à l’écrit. Elle s’intéresse également à l’histoire de l’éducation, à l’histoire de l’Université d’Ottawa ainsi qu’à la francophonie. Tout en préparant son projet doctoral, qui alliera ses domaines de prédilection, soit l’éducation et la francophonie, elle suit une formation en études des francophonies à l’Université d’Ottawa.
Le père René Lamoureux, fondateur de l’École normale de l’Université d’Ottawa et grand pédagogue franco-ontarien
Pour faire suite à la communication de Michel Prévost sur l’École normale de l’Université d’Ottawa, cette communication traitera de la vie de son fondateur, le père René Lamoureux, oblat de Marie-Immaculée (o.m.i). Il y sera question de son enfance, de l’occasion qu’il lui a été donné de devenir candidat à la prêtrise, de son parcours de jeune ouvrier de 15 ans à sa vocation de prêtre et de professeur, de ses études, de sa carrière à la fois professionnelle et vocationnelle ainsi que d’une parcelle de sa riche correspondance. Il est à noter que le pavillon de la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa porte son nom.
Camylle Gauthier-Trépanier est étudiante à la maîtrise en lettres françaises à l’Université d’Ottawa. Sa thèse porte sur les rites initiatiques dans la littérature jeunesse franco‑canadienne. Elle s’intéresse également aux incidences de la littérature sur les sociétés ainsi qu’aux littératures minoritaires. Elle contribue également à plusieurs revues critiques dont Astheure, La recrue du mois et Liaison.
S’initier en Ontario français : entre genre et territoire
À la différence de la littérature adulte, la littérature jeunesse cherche, le plus souvent, à intégrer une fonction didactique. Le cadre ainsi fourni n’a cependant pas nécessairement un côté restrictif. C’est le cas des quêtes initiatiques qui, grâce à un ensemble d’étapes rituelles, cherchent à faire passer le protagoniste au statut d’adulte tout au long du récit. Les années 1980 voient paraître deux des romans franco-ontariens les plus lus et enseignés à ce jour : La vengeance de l’Orignal de Doric Germain (1980) et La quête d’Alexandre d’Hélène Brodeur (1985), qui ont la particularité de mettre en scène des parcours initiatiques visant à amener les protagonistes à un état supérieur plutôt qu’à l’âge adulte. Ces romans ne font pas évoluer les protagonistes dans une hiérarchie sociale, mais plutôt dans le territoire hostile qu’ils habitent. Alors que le modèle initiatique pensé par des chercheurs comme Mircea Eliade et Simone Vierne présente effectivement certains lieux empreints d’une symbolique rituelle, la structure de l’initiation ne s’attache pas au territoire à proprement parler. La littérature jeunesse franco-ontarienne se présente donc comme un outil permettant d’apprivoiser le territoire auquel sa population est intimement liée. De même, les parcours initiatiques présentés sont définitivement genrés, particulièrement dans l’œuvre de Brodeur qui met en scène des protagonistes masculins et féminins alors que ces dernières sont absentes du texte de Germain.
Geneviève Bouchard est étudiante à la maîtrise profil création littéraire à l’Université d’Ottawa. Elle s’intéresse principalement à l’écriture du corps. Possédant une formation en danse et en théâtre, la poésie-performance et l’interdisciplinarité de la poésie font aussi partie de ses intérêts. Son recueil Connexions a été publié en 2015; un autre, Ces jeunes filles parlent trop, sera publié dans l’année à venir.
Espace littéraire et création en Ontario français : Pour une nouvelle esthétique
La littérature franco-ontarienne naît d’une déchirure identitaire qui est survenue dans les années 1970. À partir de celle-ci apparaitront poètes, romanciers et hommes de théâtre. La figure féminine est majoritairement absente des débuts de la littérature. Les écrivaines commencèrent à apparaître alors que la poésie se transforme en poésie identitaire en une poésie de l’être. Cette poésie se positionne cependant comme une poésie hors du tangible. Cette communication tentera de cerner un autre courant en poésie : soit celui du corps. Alors que le corps est absent au début, il connaît une résurgence chez les poètes de la relève, dont Tina Charlebois, Éric Charlebois, etc. donc des années 2000 en montant. Ils permettent de conjuguer les deux courants soit : identité et être. De plus, cette communication abordera la question des milieux dédiés à la création. Alors que le système scolaire demeure un réseau important de propagation culturelle pour le théâtre et la musique, il en est autrement pour la littérature. En effet, on enseigne très peu d’œuvres franco-ontariennes à l’école. Ce constat d’abord établi en 1990 est toujours pertinent aujourd’hui. Ainsi, cette esthétique du corps qui commence à surgir chez certains poètes pourrait être une façon de pallier l’éclatement et la parcimonie des lieux de création. En effet, l’usage du corps permettrait de créer un sentiment d’unité dans le texte littéraire et hors de celui‑ci.